lundi 29 octobre 2007









L’ESSM s’est bien battue, mais Rouen était tout simplement plus fort



Avramovic s’est bien battu, mais en face, il y avait de gros clients à l’image de Toffin, Williams et Dorsey. Une reprise calamiteuse dans le troisième quart a précipité la perte de Portelois, auteurs d’un joli baroud d’honneur qui fit vaciller Rouen, mais pas plier. Évacuer la pression. Évacuer la crainte du lendemain et de cette grosse série à venir. Bref, tout évacuer pour éviter ces départs « foireux » qui les obligent à gaspiller de l’énergie pour revenir : voilà le lot des Portelois à l’heure où Thioune, le Rouennais, récolte une bordée de sifflets pour l’ensemble de son oeuvre destructrice contre le nez de Recoura. Les intentions sont là dans un premier temps, avec Knight et Gourde notamment, mais, très vite, l’armada rouennaise se met en branle. Et ça fait mal, car les Portelois défendent mal, notamment sur Toffin : 6-10 (4e ). Avramovic fait une bonne entrée. Pas suffisant, toutefois, pour empêcher les Normands de prendre 11 points de mieux : 11-21. Là, ça devient sérieux. Alors, Avramovic insiste. L’ESSM revient donc dans le match (19-23) et Damrémont s’enflamme. Au premier repos, les Stellistes ont refait leur handicap : 25-26. Par Choquet et Knight, l’ESSM maintient la pression, passe devant à 29-26 (12e), mais Thioune, pas vraiment contrarié, commence son festival. Le gaillard enquille comme à l’entraînement : Rouen, avec un Moncade très serein, a repris neuf points de mieux en deux coups de cuillère à pot. Il faut donc un missile de Recoura pour limiter la casse : 41-47 (18e). Mais il est dit que ces Portelois-là n’ont pas envie de laisser le leader se la couler douce dans son antre. Knight en remet une couche, Mazarin assure : Rouen est toujours devant, mais à distance raisonnable : 44-47 (18e). Aux lancers, Moncade et Williams permettent tout de même aux leurs d’avoir un petit matelas non négligeable à la pause : 46-52. Premier constat : 52 points dans la musette, c’est beaucoup trop. Cela étant, il y a de qualité en face, avec un excellent meneur, un Toffin opportuniste (14 points), et, et… le sieur Thioune, 14 points et 4 fautes provoquées. Il faut donc resserrer les boulons. Reprise calamiteuse



En guise de resserrement, c’est opération portes ouvertes. Williams, Dorsey et Moncade s’amusent comme des petits fous. Il faut bien l’avouer : ces zigs là sont un ton au-dessus. Arnaud Ricoux a beau demander temps mort : Rouen, avec un Dorsey impitoyable derrière la ligne, vient de passer un 16-0 cinglant (46-5 qui fait forcément très mal, un 16-0 qui semble sonner le glas des espoirs portelois, car en face, on continue de dérouler jusqu’au dernier repos : 55-79. Râpé de chez râpé ? On pense que oui. Mais voilà que Szaszczak et Choquet sonnent la révolte. L’ESSM passe un 12-0. Rouen vacille : 67-79. La salle, copieusement garnie, reprend goût à la vie. Il en va ainsi jusque dans le money time : 71-81, 76-86 et 84-96 au coup de buzzer final. Rien d’infamant : l’ESSM s’est bien battue, mais Rouen n’est pas en haut de l’affiche par hasard.





• LE PORTEL - ROUEN : 84-96 (25-26, 46-52, 55-79).



• LE PORTEL : Avramovic 17, Szaszczak 5, Knight 13, Choquet 4, Mazarin 10, Leburgue 5, Boire 6, Gourde 4, Recoura 13, Pirlot 7.



• ROUEN : Liorel 4, Dorsey 18, Williams 10, Thioune 18, Moncade 15, Le Pellec 2, Toffin 21, Vounang 8.





PAR PHILIPPE CADART

La Voix des Sports





Le SPOR fait le grand écart


Dans une salle enfiévrée, le SPO Rouen n'a pas été déboussolé. Samedi soir à Boulogne-sur-Mer, la formation normande a parfaitement géré l'atmosphère électrisée par un public en or massif, l'un des plus expressifs de la division. « J'invite les supporteurs de Rouen à venir ici pour se rendre compte », souligne David Dubosc, l'entraîneur assistant normand. « J'aimerais avoir un tel public, ça pousse vraiment fort », confie l'intérieur Brice Vounang. Michel Veyronnet, le coach du SPOR, avait prévenu ses hommes de cet aspect, les encourageant à effectuer un travail mental pour éviter de se laisser déborder par les émotions.

« Une ambiance de fou »
Sa mise en garde a pris tout son sens dans le dernier quart-temps, lorsque les Portelois ont entrepris une remontée aussi spectaculaire qu'inattendue. Menés de 29 points à la 28e minute (48-77), les Nordistes ont soudain repris espoir, multipliant les initiatives, parfois irrationnelles, mais couronnées d'une réussite stupéfiante (17-0 pour passer de 52-79 à 69-79, 35e), illustrée par des paniers très lointains de Recoura.

« C'était un match de fou dans une ambiance de fou , commente David Dubosc. Il a suffi d'une étincelle pour que nos adversaires s'enflamment. » Un panier de Moncade (15 points, 5 fautes provoquées et 6 passes) a enrayé le tourbillon offensif des Portelois qui se sont cependant accrochés à un hypothétique renversement de situation jusqu'à la 38e minute (77-86), sur un panier du Serbe Avramovic, leur atout numéro 1 (17 points et 7 rebonds). « Dès que l'on perd le ballon, on est aussitôt sanctionné par des contre-attaques parce qu'on fait des trucs un peu cons en défense», analyse Frédéric Moncade. « Ce soir, nous encaissons 84 points contre une équipe qui n'en avait jusqu'à présent inscrit que 65 de moyenne (65,6 exactement), constate Michel Veyronnet. Nous devons donc corriger certaines choses au niveau défensif si nous voulons jouer le très haut de tableau. »

Néanmoins, ce suspense final n'altère en rien la performance des Rouennais, auteurs d'un troisième quart-temps de très haute volée (9-27 dont 0-16 entre la 20e et la 25e minute). A cet instant, les Nordistes étaient en perdition et leur public décomposé... « Il va falloir apprendre à être plus constant », insiste simplement Frédéric Moncade. Les rivaux du SPOR ont de quoi s'inquiéter.

DE NOTRE ENVOYE SPECIAL A BOULOGNE-SUR-MER, ALAIN GESLIN
Lundi le 29 octobre 2007