lundi 15 octobre 2007

ARTICLES APRES SPOR - ST ETIENNE










Rouen transforme l'essai



De retour de blessure, Antoine Liorel a réussi une belle prestation avec 11 points, 7 fautes provoquées et 3 interceptions (photo Jean-Marie Thuillier)





Michel Veyronnet n'avait pas franchement la tête au rugby samedi soir. Alors que staff, dirigeants, joueurs et VIP du SPO Rouen s'étaient rués devant les écrans installés salle des Cotonniers juste après le succès normand devant Saint-Etienne (79-71), l'entraîneur rouennais s'est réfugié dans son bureau. «J'avais autre chose à faire », dit-il, le DVD de la rencontre entre les mains. Peut-être avait-il notamment besoin de se calmer les nerfs, aiguisés par un arbitrage stupéfiant. Après le buzzer final, il a même fallu l'intervention musclée d'un vigile pour l'empêcher de s'en prendre à Jean-Marc Bailleul, l'un des deux directeurs de jeu.Les jeunes pointent le nezSi les démêlés entre Veyronnet et les officiels font depuis longtemps partie du folklore des Cotonniers, ils ont cette fois failli prendre un tour fâcheux. Ce qui l'incita à passer à l'offensive : « Le grand problème en France, c'est qu'on s'interdit de critiquer les arbitres. Quand les joueurs et les entraîneurs ne sont pas bons, on ne se gêne pas pour le dire.Ce soir, on a eu un match haché et gâché par un arbitrage incohérent et autoritariste, d'un gars qui ne sent pas le basket, qui ne sait pas faire vivre le jeu. On a eu droit à 52 lancers francs! Alors qu'on est déjà bouffés par le rugby, ce n'est pas comme ça qu'on va attirer plus de public... »L'assistance (de nouveau clairsemée) de la salle rouennaise n'a effectivement pas eu droit à un spectacle inoubliable, mais au moins a-t-elle eu le bonheur, deux heures avant la douche froide ovale, de voir ses favoris faire chuter un leader stéphanois jusqu'alors invaincu. « C'est toute la deuxième mi-temps qui a été bonne, salue Veyronnet, notamment grâce aux jeunes, qui ont amené du scoring et de l'intensité. »Rétabli d'une blessure à la cheville, Antoine Liorel (11 points, 7 fautes provoquées, 3 interceptions) a ainsi efficacement soulagé Moncade, tandis que Martin Le Pellec a commencé à mettre de l'ordre dans son jeu. Les Américains Dorsey (moins en vue à la marque, mais travailleur avec 7 rebonds) et Williams (8 rebonds), épaulés par un Vounang toujours aussi productif (16 points à 7/11) ont cimenté l'ensemble.L'unique Américain d'en face, Holland a justement paru parfois seul, l'absence de Houston, son compatriote déserteur, se faisant sentir, alors qu'Ingram, le successeur, n'était pas encore qualifié. « Il nous a manqué un meneur titulaire », confirme le coach forézien Alain Thinet, lui aussi chagriné par l'arbitrage - « pourquoi 33 fautes ? Ce n'est pas à moi qu'il faut le demander... ».Cela a fait le bonheur d'un SPOR vainqueur pour la troisième fois en une semaine et qui intègre du coup le quatuor de tête en compagnie des Stéphanois, de Brest et de Poitiers, étonnant vainqueur en Bretagne. « C'est une place sympa, même s'il ne faut pas lui accorder plus d'importance qu'elle n'en a au bout de seulement cinq matches », dit Veyronnet. Place que le président Jean Prouin a (cette fois) jugée « très encourageante », avertissant quand même, allusion aux deux déplacements à venir (Quimper puis Le Portel) : « Maintenant, on va rentrer dans le vrai championnat