lundi 8 octobre 2007

ARTICLE PN: ROUEN REND UN BROUILLON






Rouen rend un brouillon

L'ambiance était électrique samedi soir aux Cotonniers. Pas seulement parce que le club avait tiré des câbles sur le parquet pour retransmettre le match de rugby entre la France et la Nouvelle-Zélande. Pas seulement à cause de l'incroyable suspense concocté par le XV tricolore, qui a tenu en haleine le maigre public de la salle rouennaise, rassemblé devant l'écran après la victoire poussive du SPOR devant Aix-Maurienne (84-75). Au détour d'un couloir, le président Jean Prouin est apparu furibard, refusant de livrer un commentaire. Pris en chasse par notre confrère de France Bleu, il a fini par se lâcher brièvement à son micro. « C'est une précision indigne d'une équipe de Pro B... Si vous voulez des commentaires, adressez-vous à Michel Veyronnet, le responsable sportif. C'est son équipe, c'est lui qui a choisi les joueurs. »

Veyronnet : «Un refus de jeu»

L'intéressé n'a pas souhaité commenter la réaction épidermique de son patron. « Ce n'est jamais que le troisième match de la saison. Je sais simplement qu'il faut continuer à travailler. »
Entre les lignes, le président semble ne pas vraiment goûter le comportement des recrues, à l'exception bien évidemment de l'ailier américain Dorsey, homme du match avec 28 points (8/14, 9 fautes provoquées et 7 rebonds). Perclus de fautes (3), Le Pellec (-2 d'évaluation) n'a quant à lui effectué qu'une furtive apparition (2'45''). Elisabeth-Mesnager n'a guère été plus utile au collectif (0 d'évaluation en 7') et Thioune, considéré comme un élément majeur, a livré une prestation mitigée (7 points à 2/7, 6 rebonds, 3 passes, 4 balles perdues pour un 5 d'évaluation). Michel Veyronnet ne se voile pas la face et décèle « un refus de jeu » de la part de certains. Des shoots ouverts ont en effet été négligés au profit de combinaisons alambiquées, vouées à l'échec. « On s'est créé des décalages, on a déséquilibré la défense adverse mais on lui a permis de revenir se mettre en place », admet Liorel. « Je ne sais pas si c'est parce que nous avons trop le souci du collectif. En tout cas, il faut prendre conscience de ce problème », constate Martin Le Pellec.
Défaits à Nantes huit jours plus tôt, les Normands ont pourtant eu les munitions pour renvoyer précocement Aix-Maurienne, toujours en quête d'un succès, dans ses montagnes. « Le match a été bizarre, dit Veyronnet. Nous avons toujours été devant, largement même (20-2, 8e), mais nous n'avons pas su tuer le match. Notre adversaire s'est montré courageux et nous avons par moments manqué d'agressivité. » Revenus à 5 points à la 38e (71-66), les Savoyards peuvent nourrir de légitimes regrets. Paradoxalement, ils terminent la partie avec un taux de réussite supérieur (48% contre 43% au SPOR) et avec 8 paniers de plus (30 contre 22). Seulement, ils ont été sanctionnés dans une proportion rarement atteinte : 36 fautes débouchant sur 48 lancers francs. Ils n'en ont récolté que 16 et converti que 7. McClark, l'ancien Rouennais, n'est pas pour rien dans la défaite des siens avec un incroyable 0/8, dont un air-ball.
A. G.
Lundi le 08 octobre 2007