Le SPOR creuse l'écart
Le SPO Rouen et Besançon s'étaient perdu de vue depuis le 21 mai 2005, au gré de leur passage furtif en Pro A. Ce jour-là à domicile, les Normands avaient gagné pour du beurre le match retour des quarts de finales de play-offs (87-80), une semaine après avoir subi une déroute dans le Doubs (93-65). Avant-hier, il n'y avait plus que trois témoins directs de cette double confrontation, tous Normands et tous confinés sur le banc, Michel Veyronnet et son adjoint David Dubosc, ainsi qu'Antoine Liorel, trop tendre alors pour participer au choc.
Samedi, les retrouvailles n'avaient pour cadre qu'un « banal » match de saison régulière. Il flottait pourtant dans l'air la tension propre aux matches couperet des play-offs. « C'était une finale, juge même le coach du SPOR. Il fallait à tout prix gagner, sans s'occuper de l'écart. »
L'enjeu était de taille. Rouen, cherchait à asseoir sa supériorité sur le premier tiers du championnat, Besançon, grandissime favori en début de saison, avait déjà le couteau sous la gorge.
Sans compassion, les Normands ont enfoncé un peu plus les Francs-Comtois, désormais 12e avec un bilan négatif (5 victoires, 7 défaites). La défaite de Poitiers la veille à Aix (68-66) permet au SPOR de s'échapper, de posséder deux victoires d'avance sur ce surprenant dauphin, escorté par Saint-Etienne et Bourg. « C'est toujours mieux de faire la course en tête mais il ne faut pas s'y fier car les équipes à gros budget vont bientôt prendre de nouveau joueurs», explique l'ailier Cheikhou Thioune. «En ce qui nous concerne, nous devons éviter de tomber dans le piège de la suffisance. Ce soir, nous avons entrevu la défaite et nous avons pris conscience que nous ne sommes pas invincibles. »
Vounang comme un lion
Ce 10e succès a effectivement longtemps paru utopique tant les Bisontins semblaient sur la voie de la rédemption, porté par la réussite de leurs cadres, Schmieder, Hoard et Darnauzan, ainsi que de leur dernière recrue, l'Américain Hamilton. A la pause, Besançon s'était octroyé 6 points d'avance (42-48), un moindre mal pour des Rouennais, perturbés en défense par cet étalage de talents.
Transfiguré en seconde période, le SPOR a peu à peu grignoté son retard (60-61, 30e), sans toutefois désarçonner les Bisontins, réputés pour leur vaillance. Si les Rouennais n'ont pas cédé, ils le doivent en partie aux entrées tonitruantes de Vounang (15 points, 8 rebonds, 3 interceptions), combatif comme un lion, d'Elisabeth-Mesnager (4 points et 3 rebonds) et de Le Pellec (10 points à 2/2 à trois points), épaulé par le discret mais précieux Williams (16 points, 6 rebonds et 7 passes).
Handicapé par les fautes (3 après 17 minutes), Dorsey et Thioune, mieux contenu qu'à l'accoutumée, ont prouvé qu'ils n'étaient pas du genre à baisser la tête. Lors du dernier quart-temps, ils ont inscrit 14 des 18 points du SPOR. L'Américain a fait la différence à 41 secondes de la fin (79-74), sur un shoot en total déséquilibre, assorti d'un lancer franc libérateur.
Inquiétude pour Toffin.Benoit Toffin s'est blessé à l'auriculaire de la main droite, en début de partie sur un rebond. « Je ne peux plus le tendre, il est bloqué en flexion. » L'intérieur du SPOR passera des examens dès ce matin à la clinique Saint-Hilaire. Didier Polin, le médecin du club, n'était pas très optimiste samedi soir. « Il y a probablement un arrachement d'un tendon. Il se pourrait qu'une opération soit nécessaire. Au minimum, il en a pour un mois, plus probablement de six à huit semaines. » En cas de confirmation, le club pourrait se mettre en quête d'un joker médical.
LA STAT
20
En seconde période, les Rouennais ont encaissé 20 points de moins que lors du premier acte au cours duquel il ont concédé 48. Jusqu'alors, ils n'en avaient laissé filer, au maximum, que 46 lors des 20 premières minutes (46-52 au Portel, 7e journée). Auteurs de 17 paniers en première mi-temps, les Doubiens n'en ont converti que 10 ensuite, passant de 59 à 40% de réussite.
ALAIN GESLIN
Lundi le 03 décembre 2007
