dimanche 9 décembre 2007

BREST - SPOR: 65 - 63






Basket-ball : L'Étendard fait chuter le leader au bout du suspense

PRO B. Brest - Rouen : 65-63. Après avoir eu le match en main, les Brestois se sont fait des frayeurs, avant de finalement s'offrir la tête du leader rouennais.
Les choses avaient pourtant débuté laborieusement dans le premier quart-temps pour l'Étendard. Sous l'impulsion de Dorsey, le leader semblait bien décidé à imposer son statut (2-7, 4'). Bell ne parvenait pas à régler la mire à 3 points, et Rouen avait les affaires en main (6-12, 6'). Ron Stewart lançait alors Simmons et Akono dans la bataille, mais c'était Lindquist, à la faveur d'un panier primé, qui sonnait le début du réveil breton. Les Brestois étaient enfin présents au rebond, Akono se chargeant de ramener son équipe dans le sillage de son adversaire (11-12, 7'). Après avoir vu Simmons donner pour la première fois l'avantage à l'Étendard (13-12), Michel Veyronnet prenait bien un temps mort, histoire de remettre un peu d'ordre dans la maison normande. Mais rien n'y faisait. Grâce à 3 nouveaux points de Lindquist, Brest passait un 10-0 à son hôte (16-12, 8'). Le premier quart était dans la poche (17-15).
Le début du deuxième acte permettait à Cel de faire admirer son adresse à 3 points. En deux coups de patte, l'ancien Manceau plaçait les siens en bonne position (23-19, 12'), avant que Taylor ne s'offre deux raids victorieux dans la raquette normande (27-19, 14'). Concentrés et appliqués en défense, les Finistériens laissaient peu de place au leader pour s'exprimer. Akono offrait même alors à sa formation une confortable avance (34-22, 16'). Mais un petit relâchement avant le repos permettait aux Rouennais de grignoter une partie de leur retard avant d'attaquer la seconde période (37-31).
13 points d'avance...
Mais dès la reprise, les Bretons haussaient à nouveau le ton, ne laissant que très peu de rebonds à des Normands en soudaine panne d'efficacité. Taylor, Cologer et Bell trouvaient en revanche l'ouverture, et l'Étendard reprenait le large (46-33, 23'). Mais pas pour bien longtemps, une nouvelle fois... Le leader se révoltait, et l'incontournable Dorsey ramenait les siens dans la course (48-43, 26'). Thioune lui emboîtait le pas (50-48, 29'), et le doute s'installait avant les dix dernières minutes (52-50).
Décidément très en verve, Ronald Dorsey ajustait alors un nouveau shoot longue distance, pour réinstaller son équipe aux commandes (52-53, 32'). Le chassé-croisé en tête venait de débuter, chacune des deux formations prenant alors tour à tour l'avantage : 57-58, 59-58, 59-60, 61-60, 61-62, 63-62... À une minute de la fin, la tension était à son comble à Cerdan. À 20 secondes de la sirène, Dorsey inscrivait le lancer-franc de l'égalisation (63-63), avant que Taylor ne trouve la faille à... 2 secondes de la fin (65-63) !
Veyronnet demandait alors un temps mort pour préparer au mieux ce minuscule bout de rencontre, mais Moncade ratait la balle de match. Au bout du suspense, l'Étendard faisait chuter le leader.
Yannick LE COQUIL.
BREST - ROUEN : 65-63 (17-15, 20-16, 15-19, 13-13).
Arbitres : MM. Boué et Taffin. 2 200 spectateurs.
BREST : 27 paniers inscrits sur 60 tirs (7/21 à 3 points) ; 4/6 aux lancers francs réussis ; 21 fautes personnelles (un joueur éliminé : Charles, 40') ; 31 rebonds (Bell 11) ; 10 passes décisives (Vérove, Jean-Joseph 3). La marque : Taylor (21), Cologer (4), Vérove (3), Bell (4), Lindquist (11). Puis Akono (7), Simmons (4), Cel (9), Charles (2), Jean-Joseph (0).
ROUEN : 23 paniers inscrits sur 56 tirs (4/12 à 3 points) ; 13/23 aux lancers francs réussis ; 14 fautes personnelles ; 30 rebonds (Dorsey 8) ; 11 passes décisives (Moncade 5). La marque : Moncade (4), Dorsey (20), Williams (5), Thioune (12), Elisabeth-Mesnager (0). Puis Toffin (2), Liorel (7), Le Pellec (4), Vounang (9).
Ouest-France





Basket PRO B. Brest s’offre le leader
On avait souhaité passer une telle soirée contre Rouen, tant la passion était présente une semaine auparavant à Quimper. Sachez que l’Étendard l’a fait : s’offrir le leader, se trouver un sens collectif et redevenir ambitieux. Voilà qui poussera le public à revenir et la Breizh Team à rugir encore. Vous avez dits magique ?

Ils ont dit
RON STEWART (entraîneur de Brest ) : « Je suis très heureux du résultat et de la manière, surtout, car on n’a pas craqué alors que Rouen était repassé devant dans le final. J’étais vraiment inquiet à ce moment-là du fait qu’on avait le leader du championnat en face de nous mais Ronnie Taylor nous a sorti un money-time exceptionnel ». MICHEL VEYRONNET (entraîneur de Rouen) : « Il fallait bien un vainqueur, et ça a été l’Étendard de Brest... Franchement, on aurait fait un hold-up en l’emportant mais je suis quand même content de mes troupes car on apprend malgré tout dans ce genre de match au couteau ». FRANCK VÉROVE (manager général de Brest ) : « Notre entame de match nous met sur de bons rails. C’est une excellente victoire, la troisième d’affilée. De bon augure avant d’aller à Bourg-en-Bresse ».

A Brest la guerre des nerfs
Jamais cette saison, nous n’avions assisté à un tel round d’observation (6-8, 5 e ). Puis, petit à petit, on y venait, à ce bon gros duel espéré. Tel un métronome, Rouen avait pris l’initiative mais la rentrée de Loïc Akono, la présence au rebond défensif de Mike Bell, un panier primé de Lindquist et Brest renversait la tendance (16-12, 8 e ). La salle Cerdan, pleine jusqu’à la gueule, grondait pour la première fois. Handicapé par la sortie prématurée de son américain Williams (2 fautes rapides), Rouen avait légèrement plié (17-15, 10 e ).
Défense et attaque présentes Que devait faire la Breizh Team en ce début de deuxième quart-temps ? Mais donner la balle à Aaron Cel, bien sûr. Auteur de deux shoots à 3 points, la voie était toute tracée par l’ailier-fort (27-19, 14 e ). S’ajoutait à cela une défense inspirée de l’Étendard et l’avance augmentait au tableau (34-24, 16 e ). L’équipe de Ron Stewart, transcendé par son public, sortait une prestation d’excellente facture. Et comme les Normands avaient opté pour une défense en zone, Bell, Simmons et compagnie y avaient trouvé leur avantage (37-31, 20 e ). Un choix perdant pour le leader et son coach Michel Veyronnet.
Taylor souffle le froid... Le match bien en main, l’Étendard, récompensé de ces efforts aux tirs (14 sur 32 au repos), pouvait donc voir venir. D’autant plus que dès qu’il avait accéléré, le SPO avait donné de sérieux signes de faiblesse. Et ce n’était guère mieux pour les visiteurs au premier temps-mort (46-22, 23 e ), bousculés qu’ils étaient par une Breizh Team accrocheuse, batailleuse. Un panier à 3 points de Dorsey et Rouen revenait à 7 longueurs (48-41, 26 e ). Le débat était plus équilibré et c’était aussi le moment choisi par les arbitres, pour s’attirer les foudres de la salle, sur quatre décisions surprenantes. Reste que les Rouennais recollaient au tableau (52-50, 30 e ).
... puis le chaud Voilà qui nous promettait un final sous haute tension, avec ce succès à portée de basket pour les coéquipiers de Jimmy Vérove. Mais un tir primé de Williams et le SPO reprennait les commandes. Et l’Étendard perdait ses principes offensifs, heureusement compensés par une défense efficace mais pas suffisante (54-57, 35 e ). Et que dire de l’excès d’individualisme de Taylor ? Mais le meneur brestois se faisait pardonner en retrouvant de l’adresse (63-62, 39 e ), dans un money-time les nerfs à vif. Un lancer-franc réussi pour Rouen (63-63) et un Ronnie Taylor à l’insolente réussite (65-63, 40 e ). Il restait une seconde et Cerdan faisait vibrer son cœur brestois.