samedi 8 décembre 2007







Le sixième élément

Brice Vounang s'est débattu avec la rage d'un Lion indomptable aux griffures saignantes, samedi face à Besançon. L'intérieur Camerounais du SPO Rouen n'a cessé de rugir tout au long de la rencontre, participant allègrement à la victoire de son camp (80-76). Lancé précipitamment dans la mêlée au bout de quatre minutes à la place de Toffin, un doigt en vrac, l'ancien joueur de Verviers Pepinster en Belgique a tout de suite trouvé bon tempo.
En moins de deux minutes, il avait déjà réalisé une interception, inscrit 5 points en s'extirpant de la nasse pourtant gluante, provoqué une faute et rabattu un rebond offensif vers un partenaire. Il n'est jamais descendu de son piédestal et a rendu sa meilleure ligne de stats depuis le début de saison (15 points à 7/13, 6 fautes provoquées, 8 rebonds, 3 interceptions et 2 passes), le tout en 28' 30", son plus important temps de jeu en 12 rencontres. « Je ne peux pas dire que j'ai mieux défendu que d'habitude. Tout le monde sait que pour gagner, il ne suffit pas de marquer des points, il faut surtout empêcher l'adversaire d'en mettre.
Samedi, J'ai surtout eu la chance d'être à chaque fois dans les bons coups. »

« Une main exceptionnelle »

Cette analyse corrobore les propos de son entraîneur Michel Veyronnet qui décrit un joueur « intelligent, honnête et humble. L'avantage avec lui, c'est que les règles ne changent pas dès lors qu'elles ont été posées.» Titulaire une fois sur deux la saison passée (12,9 points et 6,8 rebonds de moyenne en 23 minutes), Brice Vounang a accepté cet été d'endosser le costume de sixième homme, le premier à sortir du banc. « J'ai un boulot à faire… Il n'y a aucun problème. Le coach manage, il gère son effectif. Il doit vouloir pouvoir compter sur moi dans les moments stratégiques. » Notamment en deuxième partie de match lorsque les défenses se relâchent sous le double effet des fautes et de la fatigue. « Il est plus efficace dans ce rôle, souligne le coach. Il peut faire valoir ses ressources physiques en fin de partie. »
Son adresse, la sixième du championnat (59,8 %), fait alors merveille. « Il est doté d'une main exceptionnelle », s'enthousiasme Michel Veyronnet. Une seule fois, lors de la 2e journée à Nantes, il n'a pas obtenu la moyenne (3/7 soit 43%), une semaine après avoir tutoyé la perfection devant Boulazac (7/9 soit 78 %).
Michel Veyronnet prédit à Vounang, 25 ans depuis lundi, une carrière de très haut niveau si d'aventure « il parvient à mettre ses jambes au niveau de sa main. Il a le potentiel pour la Pro A, voire plus, même l'Euroligue. Il doit prendre conscience que la dimension physique n'est pas à négliger. » L'intéressé fait semblant de ne pas capter le sens du message. « Un entraîneur ne peut jamais dire qu'un joueur est parfait car il veut toujours l'amener à donner plus, à s'améliorer sur ci et ça. »

ALAIN GESLIN
Samedi le 08 décembre 2007








Basket-ball : Brest veut battre le leader pour confirmer le renouveau

Pro B. Brest - Rouen, samedi (20 h).

Relancé par ses succès devant Saint-Étienne et Quimper, l'Étendard veut enfoncer le clou face aux Normands.

• ROUEN PREMIER DE LA CLASSE. Alors que les deux villes joutent actuellement au Salon Nautique pour la promotion de leur rassemblement estival de vieux gréements, Brestois et Rouennais se croiseront à nouveau ce soir sur le parquet de Cerdan. Des retrouvailles entre deux clubs amis, compagnons de montée en Pro en 2004 et de relégation en Pro B l'année suivante. Des deux, c'est cette fois Rouen qui a pris le meilleur départ, ses 10 victoires lui permettant de pointer en tête après 12 journées. « Leur position actuelle ne me surprend pas du tout, estime Franck Vérove. C'est une équipe qui est très bien coachée, qui possède de très bonnes individualités et un collectif bien rodé. En plus, en ce moment, ils débordent de confiance. Pour espérer les battre, il faudra que l'on soit capable de rééditer le même match que contre Quimper, avec un peu plus d'intensité. »

• LA SATISFACTION QUIMPÉROISE. En allant s'imposer dans la salle de l'Ujap lors du derby, l'Étendard a frappé un grand coup, samedi. D'autant que les Brestois y ont ajouté la manière, faisant preuve de maîtrise durant la majeure partie de la rencontre. « Les deux équipes ont livré un match de haut niveau, que ça soit offensivement ou défensivement, souligne Franck Vérove. Le point positif pour nous, c'est que l'on a réussi à garder le contrôle du match jusqu'au bout. Avec le public quimpérois qui poussait, on aurait pourtant pu craquer en fin de partie. Mais on a tenu. C'est un signe de ressources morales. »

• MARGE DE PROGRESSION. L'Étendard va mieux, c'est un fait. Et depuis l'arrivée de Mike Bell, le club finistérien est même invaincu. De quoi réjouir Franck Vérove, qui souligne que son intérieur US en a encore sous la semelle. « C'est un très bon joueur, et il n'est pas encore à 100 % de son potentiel aujourd'hui. Il est arrivé un peu fatigué physiquement. Il faudra être patient, un peu comme pour Lavar (Simmons). Mais quand ces deux-là seront totalement prêts, ça fera mal... Ils sont très complémentaires avec Christopher (Cologer). Notre point faible était à l'intérieur. Mais aujourd'hui on possède un point de fixation, et cela a du coup rééquilibré toute l'équipe. »

• SÉRIE EN COURS. Restant sur deux succès consécutifs, Brest s'est enfin relancé après sa triste série de quatre défaites consécutives. Un renouveau qui donne du baume au coeur, et qui inspire même de nouveaux challenges. « Si on peut maintenant aller jusqu'à la trêve en restant invaincu, on aura fait oublier ces quatre défaites consécutives, qui ont quand même laissé quelques traces dans l'esprit des joueurs » avance Franck Vérove. Le manager général brestois laisse au passage transparaître la renaissance des ambitions de l'Étendard. « Si on est battu par Rouen samedi, ils vont nous décrocher et on aura beaucoup de mal à les rattraper par la suite. Si on les bat en revanche, ils seront à trois défaites, et cela nous laissera la possibilité d'y croire encore pour aller décrocher cette première place... »

Ouest-France




PRO B. ETENDARD DE BREST - SPO ROUEN, CE SOIR (20 H), SALLE CERDAN

Déstabiliser l’armada rouennaise

En s’alliant, bien malgré eux, pour le meilleur et pour le pire il y a trois ans, Brestois et Rouennais sont passés par tous les stades dans leur relation aussi tumultueuse que fusionnelle. Mais, ce soir, le classement verra le lougre brestois (6 e ) en découdre avec l’armada rouennaise (1 e r ). Un hors d’œuvre de l’été prochain, en quelque sorte...

BEAU FIXE.
Parmi les nombreux dénominateurs communs entre l’Etendard et le SPO, incontestablement, il y a l’excellente humeur du moment : « Ça va plutôt pas mal, il y a plus malheureux que nous », explique Michel Veyronnet. « Ça va tranquillement, on est plus serein et plus souriant », note Ron Stewart. Aucun des deux coachs ne mettant de pression particulière sur son équipe pour ce match, on risque donc d’assister à une rencontre ouverte : « C’est le leader, une victoire constituerait un bonus pour nous », ajoute l’entraîneur de la « Breizh Team ».

DANS LA SPIRALE.
Alors que Rouen reste sur un probant retournement de situation devant Besançon (80-76), l’Etendard l’a emporté, de façon historique, pour la première fois à Quimper, samedi dernier (73-76) : « Ça nous a donné le sourire pour bien nous entraîner toute la semaine mais la page est tournée. Rouen, c’est le premier du classement et c’est un autre calibre que Quimper et que le Rouen de l’an passé, même. L’ensemble du groupe, joueurs et staff technique, est à redouter car ils ne sont pas du tout en tête du championnat par hasard. Et, en plus, ils sont en confiance... », analyse Ron Stewart.

BELL SONNE JUSTE.
Si Lavar Simmons produit l’effet attendu sur le jeu intérieur de l’Etendard en lien avec ses saisons précédentes, les prestations de plus en plus satisfaisantes du néo-brestois, Mike Bell, comble, pour le moment, son entraîneur : « Je pense que c’est un garçon qui a un bel avenir devant lui car c’est un bosseur. Il possède une qualité rare, celle du discernement, c’est-à-dire de savoir exactement quoi faire au moment où il faut le faire. Je dois dire qu’il apporte ce que l’on attendait car il est un complément idéal des trois autres intérieurs avec lesquels il peut évoluer indifféremment », souligne Ron Stewart.

GRAIN DE SABLE.
La force d’un leader est d’être une sorte d’Everest que l’adversaire ne sait comment aborder. Pour Ron Stewart, le salut brestois ne pourra se situer que dans un désagrégation du collectif rouennais : « Ils ont de fortes individualités comme Dorsey, Williams ou Vounang, et surtout, un collectif parfaitement huilé qui évolue à un rythme mécanique. Si on parvient à mettre un grain de sable dans cette belle mécanique, on peut passer », espère le coach brestois.

R. G.