mercredi 19 décembre 2007

ARTICLE SUR REIMS - SPOR






Williams, l'homme de Rouen

Darnell Williams n'a jamais exprimé l'individualisme caractéristique de nombre d'Américains, passant de club en club pour mieux servir leurs propres intérêts. Natif d'Atlanta mais élevé à Long Beach (Californie), sur la côte ouest des Etats-Unis dans un environnement où « seuls les plus forts survivaient » selon son expression, cet intérieur fluet, au regard de la plupart des titulaires à ce poste, s'est fondu dans le paysage du SPOR, au point d'en être aujourd'hui la mémoire vivante, le dernier témoin de sa progression dans la hiérarchie nationale.
Avec le club normand qu'il a rejoint en 2002 après avoir été repéré en Nationale 1 à Rodez, il n'a connu que des campagnes couronnées de succès : une montée en Pro B en 2003 et des accessits à ce niveau, en 2004 (6e et demi- finaliste des play-offs) et la saison dernière (4e et de nouveau une place en demi-finale des play-offs).
Séduit à l'été 2004 par le projet de Beauvais qui allait pourtant s'avérer brinquebalant, il a donc loupé l'accession en Pro A en 2005 mais échappé au calvaire rouennais à ce niveau.

« Son départ dans l'Oise était une erreur de jeunesse », estime son entraîneur Michel Veyronnet. « L'argent, ce n'était pas le plus important, indique l'intéressé. Lors de cette saison, j'ai pu développer mon leadership, apprendre à donner des passes par exemple. »
Lorsque le club a décidé de se séparer de Blake Hamilton après quelques matches en 2006, il a naturellement retrouvé sa place dans l'équipe, au terme d'un an d'inactivité, en raison d'une sale blessure au genou. « J'avais d'entrée annoncé au président que nous allions jouer les play-offs », souligne ce visionnaire.
Fédérateur plus que marqueur
Un an plus tard, il fait figure de timonier du vaisseau rouennais, qui vogue actuellement en tête du classement. Et qui y restera ce soir, même en cas de revers sur le parquet de Reims, la lanterne rouge.
Certes, il a moins pesé sur les deux dernières rencontres, en raison d'une gêne à une cuisse mais il porte en lui les germes de la réussite. A cinq reprises, il a dépassé les 20 à l'évaluation : devant Aix, Saint-Vallier, Quimper, Châlons et surtout Besançon devant lequel il a explosé ses stats (16 points, 6 rebonds et 7 passes décisives). Darnell Williams n'est pas foncièrement un marqueur (46e au général avec 11,1 points de moyenne) mais plutôt un athlète complet, au service de ses coéquipiers. Une sorte de fédérateur.
Michel Veyronnet loue souvent sa malice dans le jeu, sa capacité à se jouer d'adversaires mieux charpentés. Son équilibre familial n'est pas étranger à sa réussite. « Je suis heureux ici », résume-t-il simplement. Marié en mars 2006 avec Audrey Lelandais, une basketteuse de Nationale 3 du cru, il a goûté à la paternité en octobre de cette même année. Et pour couronner ce parfait bonheur, il a obtenu son passeport français le 10 septembre dernier. « J'espère rester ici le plus longtemps possible mais la vie est la vie. »
Le 8 janvier prochain, il a prévu de se rendre à la préfecture. Pour dire « merci » à l'administration. Pour l'heure, il préfère encore s'exprimer en anglais. « Je parle français quand je veux, quand j'ai besoin surtout. » Qu'importe, comme le dit Michel Veyronnet : « Il est devenu Français par son état d'esprit. »
A. G.











Tout se ligue contre le RCB

La venue du leader Rouen, l’absence de Block blessé : rien ne semble sourire au RCB. A moins que…
SOUHAITER de bonnes fêtes de fin et de début d’année aux Rcébistes, derniers de la Division, pourrait paraître un brin moqueur. Le calendrier de la Ligue nationale, sans le savoir, a réservé aux hommes de Rodrigue M’Baye ce qui se fait de mieux dans la division : Rouen, le leader, pour clore l’année civile dès ce soir et Bourg, son dauphin pour entamer 2008. Bref, du costaud ! Du lourd même. Pas question pour Nick Bradford et ses partenaires de se projeter dans un futur, aussi proche soit-il. A chaque journée suffit sa peine. L’accueil des Rouennais est un écueil suffisamment important pour s’y consacrer pleinement. Dans sa préparation de match, Rodrigue M’Baye n’a certainement pas oublié de mentionner à ses hommes que les Normands n’étaient pas si souverains que cela hors de leurs bases : 4 victoires et 3 défaites (à Nantes, Châlons et Brest). Un « compliment » que Michel Veyronnet pourrait retourner au coach rémois puisque les Rcébistes ne se sont imposés que deux fois (Aix-Maurienne et Saint-Etienne) sur sept sur leur plancher pas-assez-fétiche de René-Tys. Mais, en technicien averti, Veyronnet a aussi enregistré que le choc psychologique, voulu par le changement Gaudré-M’Baye, avait eu des effets, témoins les trois derniers matches des Rouge qui ne sont achevés qu’après prolongation (une victoire… à la maison). Autant écrire que les Rcébistes ne lâchent rien, ne veulent plus rien lâcher. Priorité à la récupération Ont-ils les moyens de leur détermination ? Pourront-ils contrer, voire neutraliser, un groupe solide, proposant un jeu et des dangers variés avec Moncade à la passe (4,9 de moyenne), Dorsey au scoring (17,9 pts) et Vounang au rebond (5,6) ? Une entame énergique, ne laissant aucun espace, aucun répit aux Rouennais pourrait aider Nick Bradford (top scoreur, rebondeur et passeur du RCB) et les siens à se placer sur les rails d’un exploit juste avant les vacances. Pour parvenir à leurs fins, les Rémois vont devoir se surpasser. Car, les dernières semaines leur ont fait mal. Les chevilles de Jannel et de Block ont « déclaré forfait ». Si l’intérieur a repris du service samedi à Quimper, l’arrière US, qui a dû quitter ses camarades avant la mi-match (voir par ailleurs), est out pour six semaines. « Il faudra que chacun apporte un peu plus dans le jeu afin de compenser son absence », prévient le coach rémois. « Nous avons axé notre travail sur la récupération », souligne Rodrigue M’Baye qui craint ce dernier match 07 : « Leur jeu est très hiérarchisé. Leur force, c’est de posséder cinq joueurs rentables et un banc rapidement opérationnel ».
Yves Dogué






Block out !

Sans Kelyn Block, forfait et plâtré pour six semaines, le RCB va devoir trouver un pigiste médical. Une opération pas si simple que cela si l’on en croit Rodrigue M’Baye : « Notre première contrainte est financière. Notre budget est « encadré » et nous sommes donc dépendants de la décision de la Ligue. Une fois que nous connaîtrons sa décision, à savoir la somme dégagée pour recruter, nous devrons nous interroger pour savoir si c’est judicieux ou non de scruter le marché ». Une fois cette étape franchie, et si la réponse est positive, le RCB recherchera un joueur disponible et si possible en forme physique (qui aurait évolué en France récemment). Ce pigiste médical ne sera pas forcément un arrière, le coach rémois possédant une certaine souplesse d’ajustement. Bradford pourrait être repositionné en 3 si la quête d’un poste 4 s’avérait fructueuse.



Y.D.