Thioune bien présent
Cheikhou Thioune sera bel et bien présent ce soir sur le parquet de Saint-Quentin pour le compte de la 11e journée de championnat. L'ailier du SPO Rouen est pourtant sous le coup d'une suspension de quatre mois dont deux fermes, effective depuis hier, le 23 novembre.
L'intéressé et le club qui ont reçu notification de cette sanction en fin de semaine passée ont décidé de faire appel devant la chambre compétente de la fédération française. Le dossier sera examiné le vendredi 14 décembre, la veille de la réception de l'ALM Evreux aux Cotonniers. Cette procédure étant suspensive, le Franco-Sénégalais n'est donc pas privé de compétition, dans l'immédiat.
Aux yeux des dirigeants normands, le coup de tête qu'il a infligé au Portelois Benjamin Recoura lors d'un match amical le 12 septembre a été beaucoup trop lourdement réprimé par la commission juridique et de discipline de la Fédération. « A la lecture des attendus, on a pourtant l'impression qu'il s'agit d'une péripétie, raconte le président Jean Prouin qui a engagé les services d'un avocat pour défendre son joueur. Recoura a dû faire une fausse déposition.
Ses déclarations sont en contradiction avec ce que nous a rapporté Thioune qui assure qu'il a été insulté. Nous ne contestons pas la faute mais l'ampleur de la sanction.»
Si elle n'était pas réduite en appel, il paraît probable que le SPOR poursuivra la procédure en saisissant le CNOSF (comité national olympique et sportif français).
A. G.
Samedi le 24 novembre 2007
Dorsey, l'étoile montante
Michel Veyronnet, l'entraîneur de Rouen, est sous le charme de son ailier américain Ronald Dorsey
Boucler la boucle. Tel est le rêve de Ronald Dorsey, l'ailier américain du SPO Rouen. Il caresse l'espoir de revenir un jour à son point de départ, en héros, en star. Natif de Détroit sur les rives du lac Michigan, il aimerait pouvoir être un jour l'élu des Pistons, la franchise NBA locale, consacrée en 1989, 1990 et 2004. « Je ferai mon possible pour y arriver », clame-t-il. Pour rejoindre notamment le All-star Richard Hamilton, l'un de ses modèles, connu pour jouer avec un masque de protection sur le visage. Le chemin est constellé d'embûches pour le jeune américain de 24 ans mais qui sait s'il n'est pas guidé par une bonne étoile. « Par son physique, il me fait penser à Bruce Bowen, avec le mauvais caractère en moins », confie d'ailleurs son entraîneur Michel Veyronnet.
A l'ALM Evreux lors de la saison 1994-1995, le technicien normand avait eu sous sa coupe le bouillonnant ailier californien, désormais pierre angulaire des Spurs de San Antonio avec lesquels il a déjà glané trois titres suprêmes (2003, 2005 et 2007).
« Un garçon élégant, précieux »
En attendant de parvenir à un destin aussi doré, Ronald Dorsey promène son sourire et sa bonne humeur sur les parquets de Pro B, avec un talent évident. Quatrième marqueur du championnat avec 17,7 points de moyenne, il émerge aussi à la huitième place à l'évaluation (17,2), démontrant ainsi que son activité ne se limite pas à l'approvisionnement du score. « C'est une perle, assure Michel Veyronnet, séduit par le phénomène l'été dernier à la seule vision d'un DVD. Il m'a fallu 5 minutes pour le décider. J'ai tout de suite aimé son style, sa fluidité. Il y avait longtemps que je n'avais vu un tel charisme sur un parquet. » Entre l'écran et la réalité, il n'a décelé aucun décalage. « C'est même mieux que ce que je pensais. Il a d'énormes qualités de basketteur et il participe à la cohésion du groupe. Il ne mange pas le ballon, il le partage. C'est un garçon élégant, racé, précieux. »
Tout l'opposé de son prédécesseur, Chez Marks, avec lequel il ne partageait guère qu'un goût immodéré pour les tatouages. « Ronald défend plus que ne faisait Chez », note David Dubosc, l'adjoint de Michel Veyronnet. En plus, il a le sens du collectif… »
Au SPOR, Ronald Dorsey a non seulement trouvé un équilibre sportif mais aussi personnel. « Je suis célibataire mais je me sens en famille avec mes coéquipiers et le staff. » Toujours entouré, il n'a pas encore ressenti le besoin d'apprendre sérieusement le Français et se contente donc du strict minimum : « Bonjour, petit peu, beaucoup. » En tout cas, son quotidien est beaucoup plus agréable que la saison passée, au Neptunas Klaipeda en Lituanie (14,9 points de moyenne). « J'étais le seul noir de l'équipe. Culturellement, la vie était différente de la France. Ici, je suis en contact avec des gens venus d'horizons très différents. » Approché par un club turc à l'intersaison, il a décidé de mettre le cap sur l'Europe de l'Ouest, dans un souci permanent de changement et de découverte.
ALAIN GESLIN
Samedi le 24 novembre 2007
Avant-dernier, Saint-Quentin reçoit le leader Rouen qui évolue dans un autre monde...
Des années lumière séparent Saint-Quentinois et Rouennais au soir de la 11e journée. Si le Spor règne pour l'instant en maître sur le championnat, SQBB s'est, quant à lui, lancé dans une opération maintien. Seul objectif envisageable actuellement.Mais le sport est ainsi fait que, malgré tout ce qui différencie les adversaires du jour, bien malin est celui qui pourrait désigner le futur vainqueur.Les hommes de Michel Veyronnet sont bien placés pour le savoir après avoir enregistré leur deuxième revers de la saison il y a deux semaines chez un Châlons alors moribond (72-86).Et que, dans un sursaut d'orgueil, après une troisième défaite consécutive à Quimper (78-94), le groupe emmené par Neno Asceric ne consente enfin à faire son travail. Rien de plus.Ce dont pourrait être capable le nouvel américain Phillip Gilbert (14 points en Bretagne), lequel fera ses premiers pas au Palais des sports.
Défendre encore et toujours
Car une nouvelle déconvenue sera celle de trop au sein d'un club où personne ne semble s'affoler de la tournure des événements.Combien de discussions en conseil d'administration faudra-t-il pour trouver les bonnes réponses aux bonnes questions ? Mais sont-elles seulement posées ?Michael Neal a fait les frais du début de saison raté. Le jeune ailier licencié, qui sera le prochain bouc émissaire ? Combien de têtes vont-elles encore tomber ? Et les arbitres, vont-ils enfin faire leur job ? Et patati, et patata...Au sujet des hommes en gris dépêchés ce soir à Pierre-Ratte, MM. Alouahabi et Bourezg, ils n'ont pas vraiment porté chance à Saint-Quentin depuis le 22 septembre.Le premier était de la première défaite de la saison (1re journée, Evreux). Quant au second, il a assisté au naufrage à Saint-Vallier à l'occasion de la 9e levée...De là à penser que la tendance se confirme, il n'y a qu'un pas. Un raccourci que voudront éviter de prendre Kris Morlende et ses partenaires. Car il existe un espoir de venir à bout du leader.S'il détient l'attaque la plus prolifique (83,8 points), sa défense est à peine meilleure que celle de SQBB (77,7 contre 78,4).
L'exemple châlonnais
Un secteur sur lequel insiste toujours le technicien haut- picard et qui s'avère décisif dès lors que ses troupes s'appliquent un tant soit peu.Et que le coach de l'Espé estimait décisif à l'issue de la victoire des siens devant Rouen (« On les a perturbés en essayant de couper leur jeu rapide », Charneux).Mais la dernière prestation en terre quimpéroise n'incite pas à l'optimisme. Transparents au retour des vestiaires, les Axonais ont laissé inexorablement filer la rencontre.Et sans donner l'impression de pouvoir infléchir la courbe des événements.Cette incapacité de réaction est de nature à inquiéter avant la venue des coéquipiers du natif de Saint-Quentin, Benoît Toffin, repartis de l'avant la semaine dernière face à Nanterre (86-80).Non vraiment, la soirée ne s'annonce pas de tout repos.Les jours qui suivent non plus en cas de défaite...
Stephen Thiebault
Offrez-nous le leader
Corrigés à Quimper le week:end dernier, les Saint-Quentinols ont eu besoin d'une bonne discussion, après le match et en début de semaine, pour tenter d'enrayer un inalatsë naissant. Avant-dernière de Pro B, la formation de Neno Àscérice s'est promise de présenter un tout autre visage face au leader Rouen, à qui tout réussit. Les Bleu et Blanc réclament le soutien d'un public qui est pourtant de moins en moins enclin à pardonner les écarts de ses protégés.-. Personne n'a l'air de s'inquiéter ouvertement de la situation. Saint-Quentin est 17e et avant-dernier de !?ro B ayant la 11e journée, reste sur tois défaites consécutives mais ceci g'effraie pas vraiment dirigeants, staff, et.joueurs axonais qui continuent de positiver. Présent à l'assemblée générale des actionnaires mercredi soir (voir ci-contre}, le président Ducamp a préféré dédramatiser, estimant que son équipe n'avait besoin que d'une série de succès pour sortir de la crise. La Palice n'aurait certainement pas dif mieux.Les joueurs ont, eux aussi, calmé le jeu ces derniers jours suite à l'âprès-match fort en paroles de Quimper. La mise au point, faite d'abord à chaud puis lundi dernier, a remis chacun en face de ses réalités. « On a senti un changement d'attitude à rentraînement, concède l'assistant axonais, Sébastien Lambert. On a vu des mecs sourire, c'était beaucoup mieux. Cette fois, on a besoin de trouver un état d'esprit collectif. »Toute la difficulté est de le faire devant une équipe de Rouen première de la division au classement, meilleure attaque (83,8 pts), meilleur pourcentage aux tirs (50,8 %) et formation la plus collective avec ses 18,5 passes en moyenne.Sauf que le statut de leader du SPO peut très bien décupler l'enviede bien faire des Haut-Picards. «Automatiquement tu as une motivation supplémentaire quand tu joues contre le premier, approuve Lambert. On espère que ce match va nous servir à rebondir. On a déjà eu des séquences référence cette saison, notamment contre Saint-Etienne en seconde période. Malheureusement, on a perdu. Gagner contre Rouen serait le plus beaux des matches référence. »« Les plus beaux des matches référence »Sevré de succès depuis près d'un mois, SQBB s'est enfoncé dans les méandres du classement. Le problème n'est pas technique selon le staff saint-quentinois. Il est psychologique. « Dans un match, il y a un moment où il faut savoir s'accrocher, être soudé, c'est ce qu'il nous manque, déplore l'assistant de Neno Asceric. On n'a pas le droit de s'occuper des défauts du partenaire, il faut se sacrifier. Et on gagnera que si on a ces valeurs-là. La différence avec Rouen va se faire à l'envie. »Avant que le feu ne se propage pour de vrai, les Axonais ont réellement intérêt à stopper le début d'incendie. « Les joueurs ont envie de montrer un autre visage, assuite Lambert. Maintenant, on n'a pas envie qu'ils soient champions des ert-traînements. On veut voir ça en match. J'espère que les joueurs ne seront pas tétanisés. » Au point où ils en sont, qu'ils se lâchent !
Philippe BRIOT
Cheikhou Thioune en sursis : L'ailier rouennais aurait dû ne pas jouer ce soir contre SQBB. Coupable d'un coup de tête sur Benjamin Recoura le 12 septembre dernier en match amical contre Le Portel, Cheikhou Thioune a été condamné par la commission d'appel de la Fédération Française à quatre mois de suspension dont deux ferme. Le club normand a cependant fait appel de la décision,la sanction contre le joueur étant suspendue. Il passera devant la chambre d'appel le 14 décembre prochain.
Le tunnel n'est pas une impasse
Une semaine après avoir touché le fond à Quimper, les Saint-Quentinois sont prêts à rebondir. Ils ont vidé leur sac à l'entraînement et veulent s'offrir le leader rouennais. Utopie ?Le SQBB peut-il tomber encore plus bas ? En NI, évidemment, mais personne ne croit à cette extrémité. Bâti pour jouer les. premiers rôles en Pro B, le « team » de Neno Asceric traverse seulement une belle dépression. Et comme souvent chez les dépressifs, le plus dur est d'accepter la maladie.En se réunissant un long moment en début de semaine, les Saint-Quentinois, avant-derniers du classement et accablés par une série de trois défaites, ont mis un nom sur leurs maux et craché leur bile. Ils ont commencé à se soigner. « Ils se sont parlés», confie sobrement Sébastien Lambert, assistant-coach qui aspire à une prise de conscience salutaire. « Cest collectivement qu'on va s'en sortir, prône le Casiaquois. jouer ensemble, c'est s'accepter avec ses qualités et surtout ses défauts. Tout le monde ne peut pas être performant dans tous les domaines. »C'est en substance ce qu'il fallait retenir de l'altercation entre Branko Sihdjelic et Kris Morlende dans le vestaire quimpérois, samedi dernier. Une explication entre adultes et sportifs professionnels. C'était inévitable et nécessaire. « On ne peut pas demander à un Branko de défendre comme un Michel ipouck, reprend à son compte Sébastien Lambert. De même qu'on ne peut pas demander à Michel d'être aussi adroit que Branko. Chacun ses qualités, chacun ses défauts, c'est toute la complexité du basket. Mais l'important, c'est la solidarité. »Le déclic Gilbert?C'est cette solidarité qui devra émerger d'une semaine d'introspection. Car elle seule pourra sortir les Bleu et Blanc de leur terrible crise de confiance. « On a une équipe qui a changé cet été à 70%, qui n'a pas un passé énorme et en plus un passé négatif. Ça explique la frustration et la déception, analyse Lambert, qui conclut par une métaphore. A partir du moment où on va réussir à gagner, on va pousser la roue dans l'autre sens et ça va dérouler. Pour l'instant, la roue, elle nous écrase. »Le poids des maux, c'est déjà lourd à porter, alors la venue du leader, ça peut sembler beaucoup (trop) pour une équipe en quête d'un déclic. Le SPO Rouen investit le Palais des sports ce soir avec ses supporters et son antithèse du SQBB. Solidarité, vécu et confiance caracté-risent la formation normande, perchée en haut du classement avec seulement deux défaites (à Nantes et Chatons) et portée par un ailier américain (Ronald Dorsey) savamment recruté (17,7 points et 4,4 rebonds de moyenne).En face, les Picards n'ont qu'à bien se tenir, eux qui bénéficient désormais de l'appui d'artillerie lourde de leur nouvel arrière américain Philipp Gilbert, meilleur marqueur de l'équipe à Quimper (14 points). Et si le déclic venait de lui...
ERiC JONNEAU
La «STAT»
Le SPO Rouen n'est pas seulement en tête du classement. Il est aussi le leader offensif de Pro B avec une moyenne de 83,8 points marqués, premier à l'adresse à 2 points (58%), aux contres (3,1 de moyenne), à l'évaluation (96) et au nombre de lancers-francs tentés (25,4). Bref, le SPOR c'est fort, surtout à l'intérieur. Pas très rassurant.