lundi 12 novembre 2007

ARTICLES SUR CHALONS - SPOR










Le SPOR passe à côté



«Lâché» par ses meneurs, notamment Moncade, le SPO Rouen n'a jamais été dans le coup à Châlons (photo archives Stéphanie Jaume)



«La seule bonne nouvelle, c'est que nous ne sommes plus leaders.» Michel Veyronnet ne cherche pas à positiver, samedi à Châlons-en-Champagne, après l'indiscutable revers de sa troupe face aux Champenois (86-72), lors de la 9e journée de Pro B. Mais le coach du SPO Rouen pense que c'est ce statut de premier de la classe qui a coulé ses joueurs dans la Marne. «Ils n'ont pas supporté la pression.» Celle inhérente à une équipe jusqu'alors dominatrice, attendue partout comme la cible à abattre. Et notamment dans ce Palais des sports bruyant de 2.000 voix, de trompes et tambours, d'où jamais le SPOR n'était sorti vainqueur. Depuis quatre saisons que les clubs se croisent, «l'Espé» a toujours gagné chez elle (saison régulière, play-offs 2004-05 ou Coupe de France 2005-06).


Et c'est à juste titre que Veyronnet envisageait «un premier vrai test» pour savoir si l'habit de leader était vraiment à la taille des partenaires de Moncade.
On a vu ! Mais comme la vérité d'un jour n'est pas obligatoirement celle du lendemain - surtout en basket - les Rouennais, désormais co-leaders rejoints par Poitiers, n'auront de cesse d'effacer et d'oublier le non-match de cette veille d'Armistice qu'ils ont dû célébrer avec un jour d'avance, tant leur combativité sembla émoussée. «Ça va nous remettre les pieds sur terre. Après la défaite à Nantes (2e journée), l'équipe a enchaîné six victoires consécutives. On va voir si ce revers déclenche la même réaction», propose Veyronnet.
Mais c'est surtout l'adresse qui pénalisa d'entrée les visiteurs. Un modeste 29 % lors des dix premières minutes (5/17), scella déjà le sort du match. Rouen, mené 24-11, ne refera jamais son retard. L'avance des Châlonnais oscilla entre + 6 (60-54) et + 16. «C'est le début de match qui nous condamne. L'équipe n'est pas rentrée dedans au contraire de Châlons. On a été nuls. On a eu les balles pour revenir mais on les a perdues en route. On ne peut pas gagner à l'extérieur avec 17 balles perdues. Dans ces cas-là, tu payes et tu t'en vas.» Les Rouennais s'en sont donc allés tête basse. La meilleure attaque du championnat est restée très en deçà de sa moyenne (85), avec 72 unités. Comme à Nantes (défaite 70-88). Pour sa part, Châlons réalise sa meilleure prestation offensive de la saison en inscrivant 86 points. Certes la formation locale a été bonifiée avec l'arrivée récente de Peter Mulligan (23 pts en 35 minutes), mais c'est tout de même le meneur lituanien Klemensas Patiejunas (ex-ALM) qui a été l'homme du match (26 pts et 30 d'évaluation). «On a été faibles sur le poste de meneur», reconnaît Veyronnet. Hélas, ce ne fut pas la seule lacune des Rouennais en Champagne.



DE NOTRE ENVOYE SPECIAL A ChALONS-EN-CHAMPAGNE JEAN-FRANCOIS CARS
Lundi le 12 novembre 2007

L'Espé présente ses défenses Zone, press, homme à homme : les Châlonnais ont brouillé les cartes et fait déjouer les Rouennais. UNE victoire à Quimper alors qu'il était alité après son opération du talon d'Achille, un succès face à Rouen (86-72) le leader samedi soir pour son retour sur le banc (une attelle au pied) : à croire que le bulletin de santé de Francis Charneux donne des ailes à ses joueurs ! Plus sérieusement , le coach châlonnais explique ces deux résultats positifs par les vertus du travail. « Depuis deux matches, l'équipe se construit son identité, façonne sa cohésion. Le travail paye ». Le travail, mais aussi le respect du plan de jeu. Rappel : « Si on laissait l'attaque de Rouen flirter avec sa moyenne (85 pts), notre sort était réglé d'avance », avait prévenu le technicien préfectoral. « Nous voulions les limiter aux alentours de 70 pts. La clé de cette rencontre, c'était la défense ». « Salut collectif » En variant ses formes (zone, press, homme à homme), l'Espé a emmené les Normands là où ils ne voulaient peut-être pas aller. « Quand on perd 17 ballons, qui plus est à l'extérieur, on ne peut espérer s'imposer », confirme Michel Veyronnet. La performance de John Williams, de Samba Dia et de leurs partenaires face à l'artilleur adverse Ronald Dorsey (18 pts de moyenne avant ce match) a beaucoup influé sur l'issue de cette partie. Certes, l'arrière US rouennais a rendu une copie proche de ses standards (15 pts) mais à un pourcentage traduisant bien son désarroi (31 %). « On ne pouvait pas miser sur un combat individuel », précise Charneux. « Notre salut était collectif ». En rendant Dorsey transparent au cours de la première mi-temps (5 pts à 29 %), l'Espé s'est donné... des couleurs. Artisans n° 1 de ces vingt premières minutes décisives (45-30) : Klemensas Patiejunas (13 pts - 3 passes) et Peter Mulligan (14 pts). Folle sarabande Le Lituanien a pesé de tout son talent sur cette période, inscrivant les points importants (quatre « primés ») mais aussi en gérant la situation (aucune balle perdue à la pause). L'Américain a justifié la décision de son coach de modifier le profil de son équipe *. « Il a du leadership », souligne Charneux. « Avec lui, l'équipe est mieux équilibrée ». Les progrès n'ont pas tardé à se matérialiser. Patiejunas a créé, marqué, Mulligan a « harcelé » les défenseurs normands. Les deux complices ont entraîné leurs partenaires dans cette folle sarabande. Reste maintenant à ne pas dilapider ce retour dans le milieu de tableau (10e) et le capital emmagasiné face à Rouen. « Cette victoire nous a donné de la confiance », conclut Charneux. « C'est important avant deux déplacements difficiles à Bourg et au Portel (qui se sont affrontés dans le Nord samedi, victoire de Bourg (83-79) ».

Yves Dogué

Peter Mulligan a remplacé son compatriote Chaz Mc Crommon après la 6e journée. Bon pied... bon oeil et bonne victoire pour l'Espé de Francis Charneux.